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Lu, vu, écouté ce mois-ci

« Konvinka kamuflaĵo » de Trevor Steele

Esperanto Aktiv n° 51 – octobre 2014

Trevor Steele a déjà écrit de nombreux livres en espéranto ou en anglais.

Ici, il nous dévoile la principale source de son inspiration : sa propre vie.

La beauté de la nature dans le lointain nord du Queensland, à l’est de l’Australie et le collège catholique de Cairns dans lequel il a fait ses études, qui apparaissent dans La Fotoalbumo. Ses trois années de séminaire à Brisbane, son goût pour le latin puis pour l’allemand, qui le conduira à Münster, puis sa décision de passer ensuite un an en Angleterre, puis en France. Mais il n’ira pas alors dans ce dernier pays : on lui proposera de travailler en Espagne, puis en Allemagne, dans un centre pour ex-prisonniers de camps de concentration, très perturbés après la Deuxième Guerre mondiale. Ce sera la source de ses livres Apenaŭ papilioj en Bergen-Belsen et Neniu ajn papilio. Son semestre de travail, avec Édith, sa femme d’alors, à Bona Espero au Brésil.
Sa thèse universitaire qui lui fait découvrir un anthropologue russe du XIXe siècle, le premier explorateur connu de Nouvelle-Guinée dont il exploitera les mémoires pour faire paraître, en espéranto, en 1987, le livre qui le fera connaître : Sed nur fragmento.
S’étant spécialisé dans l’histoire allemande, il écrira une autre thèse sur la période du nazisme qui servira, elle, de support à Kvazaŭ ĉio dependus de mi, et présentera de façon romancée la vie du journaliste Carl von Ossietzky. Son année 1989 en République soviétique, puis ses séjours en Estonie et en Lituanie, qui inspireront Falantaj muroj. Son voyage au Bhārat (Inde) : Diverskolore.
Son expérience d’un an et demi comme conseiller d’éducation chez les aborigènes des Territoires du Nord en Australie : Flugi kun kakatuoj kaj Perdita paradizo montreront qu’il connaît bien ces milieux. Son travail difficile comme directeur du siège d’UEA à Rotterdam. Ses divers retours en Australie, la patrie des origines, y compris pour y parcourir à pied 3 500 km : Aŭstralia felix, Memori kaj forgesi (Remember and Forget).

Avant tout, la formation de sa personnalité : d’un milieu catholique – disons étouffant – dans le collège Saint-Augustin à une évolution lente vers sa propre conception du monde, sans jamais avoir peur d’apprendre, de se lancer dans l’apprentissage d’autres langues que son anglais maternel (l’allemand, l’espéranto bien sûr, et dans une moindre mesure sûrement l’espagnol, le russe, le lituanien, le portugais du Brésil et des dialectes aborigènes) et donc d’autres cultures. Des expériences amoureuses décevantes, avant de trouver Katja, connue dans son pays, la Tchécoslovaquie d’alors, à Poprad, avec qui il a travaillé au siège d’UEA et qu’il a épousée avant de partir vivre avec elle à Adélaïde tout en continuant à parcourir le monde.

Il n’a pas peur de montrer les divers aspects de sa personnalité. Peut-être l’avez-vous entendu lors de sa tournée en France en 2011, ou avez-vous lu l’un ou l’autre de ses livres. Plus vous en aurez lus, plus ce livre vous plaira. Sinon, vous voudrez savoir comment d’un matériau brut on crée une œuvre.

Anne Jausions

Édité en 2014 par FEL, ce roman de 272 pages est disponible à sur le site de la Ligue Flamande d’Espéranto.
Pour vous le procurer, vous pouvez également contacter butiko@esperanto-france.org. Il est vendu au prix de 19 euros, plus frais d’envoi. Contactez la boutique pour connaître les frais d’envoi vers votre pays.