10. Pourquoi adopter l’espéranto dans les relations internationales ?
Nos gouvernements envoient chaque année des millions de dollars pour le maintien des activités de plusieurs associations internationales comme l’ONU ou l’UNESCO. Cependant, il en coûte souvent jusqu’à près de 50% des budgets de ces organisations en frais de traducteurs et d’interprètes pour permettre à tous leurs membres de s’exprimer. Ne serait-il pas préférable que cet argent aille directement aux populations qui ont besoin d’aide économique ou humanitaire ? Lorsque l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a décidé, sans étude sérieuse, de conférer à l’arabe et au chinois le statut de langues de travail, elle a accepté d’engager à cet effet un crédit initial de 5 000 000$ par an (OMS, 1975a), mais, la même année, on refusait, faute de fonds, des demandes de crédits très modestes :
Bangladesh - formation d’assistants médicaux, 148 200$ Malaisie - réadaptation des handicapés physiques, 130 500$ Birmanie - lutte contre la lèpre, 83 000$
République dominicaine - mesures d’assainissement de base, 26 000$
(OMS, 1975b)
En 1922, après une étude approfondie, une conférence internationale réunie par la Société des Nations recommandait à tous les États d’inscrire un cours d’espéranto dans leurs programmes d’enseignement (Société des Nations, 1922, p. 44). Les grandes puissances, surtout la France, qui craignait pour la position internationale du français, ont fait bloquer le projet. (Claude Piron.)
Seuls les pays développés ont les moyens de dispenser plusieurs années d’études de l’anglais ou d’autres langues dites « internationales » à leurs générations montantes. Ailleurs, seule l’élite, la classe la plus riche, peut se permettre les cours et les voyages d’immersion.
De plus, la situation actuelle affaiblit plusieurs cultures minoritaires. Qui dit apprentissage de l’anglais dit également immersion dans une culture anglo-saxonne. Plusieurs peuples à travers la planète se battent pour défendre leur culture et leur langue. Avec l’adoption de l’espéranto comme langue internationale, ces peuples pourraient conserver leur propre culture, tout en n’étant pas privés d’une communication efficace avec l’extérieur.
On estime qu’outre les 8% d’anglophones de souche, seulement 8,5% à 9% de la population mondiale sait soutenir une véritable conversation en anglais. Cette langue à l’orthographe difficile et aux 45 sons différents n’a donc pas encore fait les preuves qu’elle prétend avoir déjà montrées. Et, malgré les nombreuses percées des logiciels de traduction automatisée sur Internet, le contenu anglophone est encore difficilement accessible aux non-anglophones.
Avec un programme structuré d’enseignement de l’espéranto, il n’est même pas utopique de penser que plus de la moitié de la population mondiale pourrait utiliser l’espéranto après seulement quelques années d’étude.
Avec l’espéranto, il devient de plus en plus facile de voyager autrement qu’en touriste. L’anglais nous permet bien sûr de se faire comprendre du personnel des aéroports, des hôtels et des restaurants, mais il ne nous aide guère à connaître véritablement les peuples des pays visités, à moins qu’on voyage en pays anglophone.
Avec l’espéranto, des milliers de voyageurs entrent directement en contact avec les populations locales, grâce au Pasporta Servo, un service d’hébergement pour espérantophones
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