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Journaux du 14 avril 2017 sur France Inter

Le 14 avril 2017, Sonia Bourhan a réalisé un reportage sur « ces espérantistes qui souhaitent que leur langue devienne une option au bac », diffusé dans les journaux de 6h30 et de 8h.

Le reportage est complété par un interview bilingue publiée en ligne dès 6h du matin :

Cent ans après la mort de son créateur, l’espéranto a toujours vocation à devenir une langue universelle. Nous avons interrogé l’un de ses 100 000 locuteurs réguliers.

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Il y a 100 ans, le 14 avril 1917, mourrait Ludwig Zamenhof, père de l’espéranto. Ce médecin juif polonais a travaillé toute sa vie à la création d’une langue universelle parce que, selon lui, les langues nationales divisaient les peuples et provoquaient des guerres. Pour cela, il fut même nommé une douzaine de fois au prix Nobel de la Paix, sans jamais l’obtenir. Au Japon, les shintoïstes le considèrent carrément comme un Dieu et propagent l’espéranto comme une « langue des cieux » pour construire un monde sans guerre. Aujourd’hui, 100 000 personnes parlent couramment l’espéranto. Il y aurait également entre un million et un million et demi d’espérantophones débutants dans le monde. Google l’a même ajouté à son service de traduction en ligne en 2012.

En France, l’association Espéranto-France participe à la promotion de la langue. L’un de ses vice-président, Didier Loison, nous a aidé dans l’écriture en espéranto de cet interview bilingue.

D’abord, Didier Loison, c’est quoi l’espéranto ?

« L’espéranto est une langue internationale qui va fêter ses 130 ans cet été. Elle a été conçue à partir de racines communes à une majorité de langues indo-européennes, avec une grammaire propre de 16 règles. L’alphabet est phonétique, aucun verbe n’est irrégulier, les mots de la même famille se construisent par adjonction de préfixes et suffixes. Bref, c’est la langue la plus facile à mémoriser. »

Comment et pourquoi l’avez-vous appris ?

« J’ai découvert l’espéranto en août 1988 dans l’émission quotidienne (8h45-9h) de Brigitte Vincent sur France Inter. J’ai d’abord voulu apprendre cette langue mystérieuse par curiosité intellectuelle pour sa logique grammaticale. Puis j’ai continué lorsque j’ai constaté que je pouvais la pratiquer en toute amitié avec des personnes du monde entier. »

Aujourd’hui le parlez-vous couramment ?

« Oui, je parle couramment, j’ai même obtenu un diplôme de niveau C1 délivré par l’université de Budapest. Quotidiennement, je lis en espéranto des nouvelles du monde entier sur Facebook, des articles publiés dans ’Le Monde de l’espéranto’, ou dans le magazine Esperanto de l’association mondiale d’espéranto. Je reçois régulièrement des espérantophones de passage à Paris via le réseau d’hébergement chez l’habitant Pasporta Servo. Et cet été, je vais participer au 102e congrès mondial d’espéranto à Séoul en Corée du Sud, sans besoin d’interprètes ! »

L’espéranto se veut universel… mais finalement, l’espéranto de 2017, ne serait-ce pas l’anglais ?

« La lingue dominante utilisée aujourd’hui dans l’économie et le tourisme, en tout cas pour l’instant, c’est certes l’anglais. Mais l’espéranto c’est une flèche de plus à son arc pour rencontrer d’autres personnes sur un vrai pied d’équité linguistique. »

Il y aurait au moins un million d’espérantophones dans le monde : où se cachent-ils ? Parce qu’on ne les entend pas souvent.

« Le nombre de personnes ayant appris l’espéranto en 130 ans est bien supérieur à un million, sachant qu’en même pas deux ans il y a eu 800 000 élèves sur l’application Duolingo ! Vous n’entendez pas les espérantophones car ils parlent dans une presse et des médias dédiés, notamment sur Internet. Le Wikipedia en espéranto est parmi les 20 langues avec le plus d’articles. »

Justement, comment votre association Espéranto-France milite-t-elle pour faire entendre un peu plus cette langue ?

« Avec d’autres associations, nous avons déposé une pétition pour que l’espéranto soit admis comme langue à option au baccalauréat. Nos adhérents tiennent des stands partout en France lors des forums d’associations. Lors de notre congrès annuel (cette année à Mandres-les-Roses) nous organisons des expositions et spectacles ouverts au public. Il existe aussi un parti Europe-Démocratie-Espéranto qui présente des candidats lors des élections européennes. »


Voir en ligne : « Espéranto, la langue qui se voulait « universala » » sur le site de France Inter