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tiu artikolo en Esperanto: Jaro Zamenhof

Année Zamenhof

L’UNESCO a porté le centième anniversaire du décès de L.L. Zamenhof sur la liste des dates à célébrer en 2017.

Invitation
À cette occasion, la délégation permanente de la Pologne auprès de l’UNESCO, en collaboration avec l’association mondiale d’espéranto (UEA), a organisé un évènement solennel en conclusion de l’année Zamenhof, centième anniversaire de la mort du créateur de l’espéranto, le lundi 11 décembre 2017, de 9h30 à 13h, en salle II du siège de l’UNESCO (125 avenue de Suffren à Paris 07).


Mondialisation, Internet, Courrier de l’UNESCO : où en est l’espéranto, cent ans après la mort de Zamenhof ?

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  • 9h30 : accueil du public, café de bienvenue
  • 10h00 : ouverture de séance
    • allocution de SE Krystyna Zurek, déléguée permanente de la Pologne auprès de l’UNESCO
    • allocution de Maryse Wanda Zaleski-Zamenhof
  • 10h30 : Sébastien Moret : Pourquoi l’espéranto s’est-il imposé ? (lire le résumé)
  • 10h50 : Jean-Claude Lescure : L’espéranto face à la mondialisation. (lire le résumé)
  • 11h10 : Guilherme Fians : L’espéranto au présent et face à son avenir : une communauté et ses moyens de communication. (lire le résumé)
  • 11h30 : pause
  • 11h45 : Chuck Smith : Les outils modernes de communication au service de l’espéranto. (lire le résumé)
  • 12h10 : Trezoro Huang Yinbao : Le Courrier de l’UNESCO en espéranto. (lire le résumé)
  • 12h35 : SE Giorgio Novello : Une nouvelle langue pour l’UNESCO ? (lire le résumé)
  • 13h00 : cocktail

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Résumé des exposés


Pourquoi l’espéranto s’est-il imposé ?
JPEG - 304.4 koPar Sébastien MORET, maître assistant en langues et civilisations slaves à l’Université de Lausanne (Suisse), spécialiste de slavistique et interlinguistique

Pourquoi l’espéranto s’est-il imposé ? C’est là le titre de plusieurs études qui se sont intéressées au succès de l’espéranto. En effet, parmi les quelques centaines de projets de langues artificielles qui virent le jour au XIXe siècle, seule la langue imaginée par L.L. Zamenhof en 1887 peut se targuer d’être devenue, pour de nombreux chercheurs, une langue à part entière, avec, non seulement, une communauté de locuteurs (dont certains sont des locuteurs natifs), mais aussi une culture et une littérature. Il n’y aurait plus désormais que sa naissance voulue, planifiée, pour distinguer l’espéranto de langues comme l’anglais ou l’arménien.

À qui ou à quoi doit-on attribuer cette destinée unique dans l’histoire des langues artificielles ? À Zamenhof et à ses idées ? Aux caractéristiques linguistiques de l’espéranto ? Au contexte et à l’époque de sa naissance ? À d’autres langues artificielles ? C’est à ces questions que se propose de répondre l’exposé.

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L’espéranto face à la mondialisation.
PNG - 385.4 koPar Jean-Claude Lescure, professeur d’histoire contemporaine à l’université de Cergy-Pontoise (France)

Le nombre de langues internationales artificielles s’accroît à partir de 1880, avec plus de 100 projets recensés. L’espéranto se distingue et rallie de nombreux locuteurs : le phénomène est lié à la première mondialisation qui s’opère avant la guerre de 1914. Cette communication s’intéressera aux usagers de l’espéranto, qui expriment des motivations différentes pour l’utiliser : participer aux développements des affaires internationales, diffuser les inventions et innovations scientifiques, faciliter le tourisme et les voyages, voire permettre les contacts entre puissances militaires alliées. Mais ces motivations utilitaires ne sont pas les seules : les idéologies sont présentes, qu’elles viennent de l’espace religieux, avec le sentiment impératif pour Zamenhof de participer de la rénovation du judaïsme, ou de Gustave Gautherot de renforcer la présence catholique ; les aspirations politiques complètent le tableau : la défense de valeurs universelles comme le pacifisme, ou l’internationalisme prolétarien rallient des locuteurs. Pourtant, face à cette large palette de soutien, l’espéranto se heurte à un adversaire de taille, l’État-nation : lié à la pratique d’une langue, l’État-nation a horreur des langues minoritaires, et alors que l’espéranto séduit nombre de Français de tous horizons, les responsables politiques français sont les premiers à prendre des mesures contre l’espéranto, afin de défendre la langue française. La construction de la francophonie se fait aussi en réaction à ce qu’ils considèrent comme une menace, y compris dans les institutions internationales comme la Société des Nations au début des années 1920, posture inchangée depuis un siècle que ce soit à l’ONU ou dans les institutions européennes.

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L’espéranto au présent et face à son avenir : une communauté et ses moyens
de communication.

JPEG - 1.5 MoPar Guilherme Fians, doctorant en anthropologie sociale à l’Université de Manchester (Grande-Bretagne), où il prépare une thèse sur la communauté espérantiste et est chargé de cours

L’espéranto est souvent vu par le public de non-espérantophones comme un projet raté ou comme une langue qui n’a jamais fonctionné. Cependant, ceux qui utilisent régulièrement cette langue ont un point de vue contraire, dans la mesure où ils font partie de la communauté espérantiste et ont la chance de participer à des événements internationaux. Les contacts entre espérantistes, surtout entre ceux de culture et d’origine différentes, génèrent beaucoup d’échanges, car ils ont beaucoup à partager et à apprendre les uns des autres, ce qui leur permet d’établir des réseaux d’amitié et de solidarité internationaux. De cette manière, les réseaux qui forment la communauté espérantiste promeuvent le multiculturalisme et encouragent la réalisation pratique des objectifs et des idées défendus par l’ONU et l’UNESCO.

C’est ainsi que l’espéranto a changé la vie de nombreuses personnes et leur a offert des possibilités d’échange et d’apprentissage qui vont au-delà d’un simple apprentissage linguistique. C’est le cas, par exemple, d’un cheminot français qui a communiqué et échangé avec des étrangers pour la première fois de sa vie grâce à la médiation de l’espéranto, ou d’un jeune Britannique qui, à travers un correspondant espérantiste en Russie, a appris qu’il y avait des pays sans reines de l’autre côté de l’Europe. Donc, même si certains pensent que l’espéranto n’est pas devenu international, il est déjà, par principe, international. C’est une langue très vivante étant donné ce qu’il apporte en pratique dans la vie des espérantophones. Dans cette conférence, je vais montrer de quelle manière cette communauté est dynamique et comment les moyens de communication et de transport ont rendu possibles son existence et son fonctionnement.

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Les outils modernes de communication au service de l’espéranto.
JPEG - 8.3 MoPar Chuck Smith, fondateur et responsable technique d’Amikumu, application sur téléphone pour trouver des partenaires linguistiques à proximité

UNESKO 2017 : panelo de Chuck SmithOn prend rarement le temps de réfléchir sur l’évolution de la technologie. Je souhaite donc que l’on regarde le monde dans lequel Zamenhof a terminé sa vie en 1917 et que l’on compare la vie à cette époque avec notre actualité de 2017. Effectivement, la communication a complètement changé dans tous ces aspects : informations, lecture, écriture, cinéma, apprentissage des langues. En outre, les rapports sociaux ont eux aussi beaucoup changé, la manière de se faire de nouveaux amis et de rester en contact avec ses anciens amis.

Venez avec moi dans un voyage à travers le temps de ces cent dernières années, et apprenez comment vous pouvez tirer le meilleur profit des outils modernes pour communiquer et apprendre au mieux les langues dans le monde d’aujourd’hui. Vikipedio, Duolingo, Amikumu... donnent à l’espéranto une nouvelle dimension !

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Le Courrier de l’UNESCO en espéranto.
JPEG - 66.8 koPar Trezoro Huang Yinbao, agronome chinois et chef d’entreprise, rédacteur en chef du Courrier de l’UNESCO en espéranto

fotoj pri la kuriero 1Il y a une vingtaine d’années, une foule d’espérantistes ont bombardé de courriels l’UNESCO pour lui demander d’éditer le Courrier de l’UNESCO également en espéranto. Cet afflux de demandes a quelque peu perturbé les fonctionnaires de l’UNESCO. Ceux-ci ont promis d’éditer la version en espéranto, à la condition que l’association mondiale d’espéranto (UEA) ou toute autre organisation prenne en charge son financement, et ont demandé à l’UEA d’interrompre le flux de courriels. À la demande du Directeur général de l’UEA, en 2000, les espérantistes ont cessé d’assaillir l’UNESCO.

fotoj pri la kuriero 2Toutefois, le Courrier de l’UNESCO fut contraint de s’interrompre pour des raisons financières. La contribution de la République Populaire de Chine a permis à l’UNESCO de reprendre la publication de son Courrier dans les six langues de l’Organisation à compter de mai 2015, et une version en portugais fut également éditée par le Portugal. Cela permit, fort heureusement, à la version en espéranto d’être, elle aussi, publiée à l’occasion du 102e congrès mondial d’espéranto en Corée (juillet 2017), grâce à une subvention du Centre Scientifique et Culturel Ora Ponto (= pont d’or, également dénommé centre d’espéranto Ora Ponto), institution chinoise, et grâce au travail de collaborateurs bénévoles de vingt pays. Les cadres de l’UNESCO soutiennent cette édition en espéranto avec une grande amabilité. Apparemment, l’UNESCO a de nouveau de grosses difficultés financières à la suite du retrait des États-Unis. Directeur de Ora Ponto et rédacteur en chef du Courrier de l’UNESCO en espéranto, j’appelle tous les espérantistes du monde à soutenir unanimement l’UNESCO, à contribuer à la réalisation des buts de l’UNESCO au moyen de la langue internationale espéranto, notamment au moyen du Courrier de l’UNESCO en espéranto, qui facilite la communication.
(voir le compte rendu de Radio Chine Internationale)

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Une nouvelle langue pour l’UNESCO ?
JPEG - 2.6 MoPar Giorgio Novello, ambassadeur d’Italie auprès du Royaume de Norvège et de la République d’Islande

La décision de l’UNESCO d’éditer le Courrier de l’UNESCO également en espéranto est en même temps judicieuse et audacieuse. C’est un bon choix, qui présente un double avantage. D’une part, l’UNESCO tirera profit de cette publication : elle atteindra des centaines de milliers d’espérantistes, intéressés par une collaboration internationale en matière de culture, désireux d’apprendre davantage concernant les différentes activités de l’UNESCO, et prêts à faire progresser l’UNESCO à tous les niveaux. D’autre part, l’espéranto tirera profit de cette reconnaissance supplémentaire de la part d’une organisation prestigieuse des Nations Unies.

Cette situation gagnant-gagnant confirmera un fait tout simple : la question de savoir si l’espéranto peut fonctionner ou s’il fonctionne n’est plus d’actualité. L’espéranto fonctionne, et il est officiellement reconnu, dans la pratique, à un haut niveau international. En ce sens, le Courrier de l’UNESCO en espéranto marque simultanément un tournant et un aboutissement à l’issue d’un voyage de plusieurs décennies, commencé par la résolution de Montévidéo en 1954. Nous félicitons de tout cœur l’association espérantiste chinoise, en particulier notre collègue Trezoro Huang Yinbao, pour sa remarquable initiative. Mais ce tournant suppose également que l’action soit poursuivie de manière responsable. À ce stade, chaque espérantiste doit porter attention aux nouvelles et les exploiter. Il est particulièrement important de pérenniser par tous les moyens l’édition du Courrier de l’UNESCO en espéranto.

Il faut féliciter l’UNESCO pour sa décision, en réponse à la demande de personnes qui, de longue date, réclamaient un Courrier de l’UNESCO en espéranto. Ceci prouve que l’UNESCO communique avec des personnes : ce n’est pas là une abstraction. Il faut la féliciter d’avoir choisi d’être éditée dans une langue supplémentaire, qui est simultanément importante et différente des autres langues utilisées jusqu’à présent. Un tel choix répond parfaitement à la mission de l’UNESCO de conserver et soutenir la culture sous toutes ses formes, en s’adaptant constamment à l’évolution du monde.

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Voir en ligne : photos de l’événement (crédits Alexandre André)

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programo Unesko Zamenhof 2017 (PDF - 1.2 Mo)


Programme bilingue (français-espéranto) distribué au format papier aux participants.
Dulingva programo (franclingva-Esperantlingva) papere disdonita al la partoprenantoj.