Entretien avec Martin Benoit, responsable de la LSG
Espéranto-Aktiv : Peux-tu te présenter en quelques mots ?
Martin Benoit : Je m’appelle Martin Benoit, j’habite à Montréal au Québec, je suis programmeur-analyste dans le domaine des jeux vidéos, et j’ai appris l’espéranto en septembre 2001 sur l’Internet. J’ai d’ailleurs appris la chute de la première tour à New York dans une chambre de tchat sur Internet qui s’appelait Karelia !
EA : Tu es responsable de la LSG, l’association des espérantophones LGBT. Peux-tu nous présenter l’association en quelques mots ?
MB : LSG, en long « Ligo de Samseksamaj Geesperantistoj » (Ligue des Personnes Espérantistes Homosexuelles), a été créée en 1977, ce qui en fait la plus ancienne association LGBT+ internationale au monde ! Elle regroupe les espérantistes issus des minorités sexuelles et de genre. Ses buts principaux sont de faire connaître la voix et les situations des personnes LGBT+ dans les milieux espérantistes, faire connaître l’espéranto dans les milieux LGBT+, et servir ses membres en promouvant la solidarité et la coopération entre les membres. L’association se réveille après une période d’inactivité d’environ 7 ans. Nous – le conseil d’administration – avons donc beaucoup de pain sur la planche pour rencontrer la satisfaction que les membres de notre association sont en droit d’attendre !
EA : L’année prochaine, UEA organise son congrès mondial UK en Tanzanie. Peux-tu nous expliquer les problèmes que cela représente pour les personnes LGBT ?
MB : Le gouvernement tanzanien interdit ouvertement les relations homosexuelles, sous peine de prison à vie. Les personnes LGBT+ de Tanzanie sont donc discriminées et persécutées pour être simplement elles-mêmes et pour aimer les personnes qu’elles aiment. Au moyen d’une déclaration, nous avons fait pression sur UEA, l’association mondiale d’espéranto, pour ne pas organiser de congrès là où les personnes LGBT+ sont discriminées et persécutées, mais nous avons échoué. Nous comprenons tout à fait le but d’UEA d’organiser un congrès pour la première fois sur le continent africain, ainsi que les espérantistes tanzaniens, qui sont fiers de recevoir les espérantistes du monde entier, mais nous devons à nous-mêmes d’être solidaires des tanzaniens LGBT+ qui risquent leur vie en prison, et ainsi de ne pas risquer inutilement des espérantistes LGBT+ en participant à ce congrès, que nous avons décidé de boycotter l’an prochain.
EA : Quels sont les projets que tu aimerais mettre en place au sein de la LSG dans les années à venir ?
MB : Redémarrer l’association est déjà un défi en soi ! Que les membres puissent s’inscrire à l’association, puissent payer leur cotisation, mettre en page les publications de manière régulière, et enrichir notre site web qui manque présentement d’amour. Pour ma part, j’aimerais organiser des rencontres virtuelles régulières entre les membres, mettre à jour le nom de notre association pour qu’elle puisse être plus inclusive, puis mettre en place au besoin des sous-associations pour que chacun puisse trouver sa place et se sentir inclus dans l’association. En effet, la plupart des membres sont des hommes blancs gays, je trouve important que les femmes, les personnes trans, qui habitent les autres continents et d’autres puissent avoir l’occasion de s’organiser entre elles.
EA : As-tu des conseils à donner aux personnes LGBT qui voudraient rejoindre l’association ?
MB : Vous pouvez nous joindre sur notre site web (https://www.fieraj.org/), par courriel (kontakto à fieraj.org) ou bien sur Facebook (Ligo de Samseksamaj Geesperantistoj) !
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