Apprendre rapidement le vocabulaire en espéranto
Apprendre les règles de grammaire de l’espéranto est un processus relativement simple et rapide. Mais ce qui prend du temps, c’est l’apprentissage du vocabulaire. En effet, les règles de construction des mots et les affixes permettent très facilement à partir de quelques racines de construire un grand nombre de mots. Mais malgré tout cela, le nombre de racines peut être très important. Le Reta Vortaro dans sa page de statistiques annonce 11 613 mots et 27 080 dérivés. Le Plena Ilustrita Vortaro contient 16 780 mots dans sa dernière édition. Et même si l’on se limite aux mots faciles de la revue Kontakto, nous obtenons une liste de 1000 mots à apprendre pour avoir les bases de l’espéranto. Cependant, lire et relire des listes de mots pour les apprendre est sans doute la solution la plus mauvaise et la plus inefficace pour mémoriser les mots.
Le cerveau, un outil bien peu fiable
Le cerveau est une machine assez étrange : elle ne mémorise pas comme le fait un ordinateur avec un bouton sur lequel il suffit de cliquer pour tout mémoriser pour toujours. La mémoire humaine est très sélective : vous serez sans doute capable de vous souvenir de ce que vous avez mangé le jour de votre mariage, mais avez déjà oublié ce que vous avez mangé il y a 3 jours (bon, si vous lisez ces lignes trois jours après votre mariage, ça ne compte pas).
Et une autre caractéristique de la mémoire est sa capacité à faire de la place pour de nouveaux souvenirs et si on veut mémoriser des informations sur le long terme, il convient de réviser régulièrement. On peut voir sur le schéma suivant qu’en révisant une information plusieurs fois, on va l’oublier beaucoup plus lentement. Vous êtes sans doute capable de vous souvenir d’un numéro de téléphone que vous avez utilisé pendant des années, même si vous ne l’avez plus utilisé depuis 10 ans.
Et pour faire rentrer toutes ces informations dans votre mémoire, il convient d’utiliser des outils qui vont s’occuper de vous faire réviser l’information au bon moment. Ces outils utilisent ce qu’on appelle la répétition espacée. Il est tout à fait possible d’utiliser des fiches cartonnées et différentes boîtes pour faire ça, mais l’avantage d’un logiciel informatique est qu’il pourra vous faire réviser au meilleur moment, juste avant que vous ayez oublié l’information.
Il existe différents logiciels qui utilisent ce système. Nous allons vous en présenter quelques-uns et vous donner des conseils pour les utiliser au mieux.
Quelques logiciels
Anki
Anki est sans doute l’outil le plus connu pour mémoriser du vocabulaire, il est extrêmement configurable ce qui peut le rendre un peu difficile à prendre en main. Il est possible de trouver des paquets déjà faits pour l’espéranto, mais comme nous le verrons dans les conseils à la fin de cet article, il est préférable de faire vous-même votre ensemble de cartes. Anki a l’avantage d’être un logiciel libre, c’est à dire gratuit et pour lequel une grande communauté de développeurs ont travaillé pour ajouter différentes fonctionnalités.
Memrise
Memrise est un outil commercial. On peut trouver facilement différents cours déjà faits comme celui-ci : https://www.memrise.com/course/184027/lesperanto-facile-rapide-et-amusant/pour apprendre l’espéranto, mais il est possible d’en trouver d’autres.
Ikurso
Les cours en ligne ikurso.esperanto-france.org proposent depuis quelques mois un outil qui permet de réviser le vocabulaire appris dans le cours. Il repose sur le même fonctionnement que les autres logiciels. Il propose quelques statistiques qui permettent de constater son évolution par rapport aux autres élèves du cours.
Vortujo
Vortujo est un logiciel créé par Christian Rivière. Il est possible de l’utiliser entièrement en espéranto. Il ne fonctionne qu’avec Windows, mais il est fourni avec différents jeux de cartes, ce qui permet d’apprendre un grand nombre de mots.
Quelques astuces pour bien mémoriser
Quel que soit l’outil retenu, même s’il semble plus simple de récupérer des listes de mots toutes faites, il est préférable de créer soi-même son paquet de cartes à mémoriser. Créer vous-même votre paquet est déjà une première étape dans la mémorisation des mots que vous ajoutez.
Voici quelques conseils pour vous faciliter votre apprentissage.
Comprendre avant d’apprendre
Vouloir apprendre par cœur des mots que l’on ne comprend pas est aussi facile que d’apprendre des listes de numéros de téléphone dans un annuaire téléphonique. Comprendre les mots veut dire connaître la signification de ces mots. Imaginez que vous devez apprendre le mot « entre » : est-ce qu’il s’agit de la préposition « entre les deux maisons » ou bien le verbe « entrer » conjugué ? Ou bien le mot « ensemble » : il peut se traduire en espéranto par « aro » (un ensemble d’objets) ou « kune » (être ensemble). L’idéal est de mémoriser les mots après les avoir rencontrés dans un contexte précis (un cours, un livre, une discussion, etc.)
Du contexte !
Quand vous apprenez un mot, si vous indiquez en même temps une phrase d’exemple, cela vous permettra de savoir comment l’utiliser par la suite.
Il peut également être intéressant d’y ajouter des sons audio. Vous pourrez trouver des phrases https://tatoeba.org/fra/ ou des mots sur forvo.com. Vous pouvez alors télécharger les pistes audio pour les ajouter à vos cartes de vocabulaire.
L’idéal est bien évidemment d’indiquer la phrase exacte où vous avez découvert le mot en question.
Donner des émotions aux mots
Comme nous l’expliquions au début de l’article, votre cerveau va d’autant plus facilement mémoriser une information qu’il associe l’information à une charge émotionnelle. Ainsi, si vous y associez une image, un son qui va vous marquer, vous allez mémoriser plus facilement l’information. Vous pouvez aussi ajouter des astuces mnémotechniques, des jeux de mots qui vont vous marquer. Imaginez que vous voulez mémoriser le mot « vetero » (la météo, le temps qu’il fait), on peut imaginer découper ce mot en « ve » et « tero », c’est-à-dire la lettre « V » et le mot « tero ». À partir de ces deux informations, vous imaginez la lettre V posée sur le sol et la pluie qui tombe du ciel, le V sert ainsi d’entonnoir ou de flèche pour indiquer dans quelle direction se dirige la pluie... Si vous visualisez bien cette image, je peux vous assurer que vous allez vous en souvenir facilement pendant très longtemps. Pour pratiquement tous les mots il est possible de trouver un moyen mnémotechnique, que ce soit une image ou une phrase.
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