Découverte
La « Pola RetRadio » fête sa 600e émission
Esperanto-Aktiv’ n° 76 – février 2017
La Pola RetRadio, la radio espérantophone polonaise en ligne, vient de célébrer, en décembre 2016, sa 600e émission. Esperanto-Aktiv’ en profite pour interroger sa rédactrice en chef, Barbara Pietrzak. Nous invitons tous nos lecteurs à découvrir ou redécouvrir cette chaine de radio, célèbre à travers toute l’Espérantie.
Esperanto-Aktiv’ : Saluton ! Pouvez-vous vous présenter, ainsi que votre équipe, en quelques mots ?
Barbara Pietrzak : Je travaille comme journaliste professionnelle, en lien avec la Radio publique polonaise (NDLR : Polskie Radio Spółka Akcyjna en polonais) et sa rédaction espérantophone, que j’ai dirigée dans ses 10 dernières années. Ce rôle de directrice et rédactrice en chef, je le remplis désormais à la Pola RetRadio, la Radio espérantophone en ligne polonaise, qui s’est créée immédiatement lorsque nos émissions en espéranto se sont arrêtées sur la chaine publique. Dans notre équipe actuelle travaillent toujours avec moi des journalistes de l’ancienne rédaction espérantophone : Milada Szwedo, Gabi Kosiarska et Maciej Jaskot. S’y sont ajoutés Tomek Miller et Krystyna Grochocka. Dans la nouvelle équipe se trouvent aussi Bruce Crisp et Saliĥ Zakirov, du Japon, nos auditeurs et plus proches collaborateurs pour ce qui concerne notre plateforme en ligne : www.pola-retradio.com.
EA : Comment est née votre radio ?
BP : Pola RetRadio est née juste après que nos émissions en espéranto ont été abruptement arrêtées par la Radio publique polonaise, après 52 ans de fonctionnement en continu. C’est arrivé le 31 janvier 2011. Il s’était déjà créé plus tôt sur Facebook le groupe des Amis de la rédaction espérantophone de la Radio polonaise (Amikaro de la E-Redakcio de Pola Radio), renommé par la suite Amis de la rédaction espérantophone de la Radio en ligne polonaise (Amikaro de la E-Redakcio de la Pola RetRadio). Dans son profil Facebook et aussi dans les programmes en espéranto de la fin 2010, nous avons commencé à discuter de l’avenir incertain de la rédaction espérantophone au sein de la Radio polonaise. Dans le même temps, un grand nombre de voix se sont fait entendre pour dire l’impossibilité de voir disparaitre les émissions espérantophones de Varsovie et leur signification pour la communauté espéranto. Pour dire que l’on ferait tout pour prolonger les programmes y compris en dehors de la plateforme publique. Alors, suivant les suggestions des auditeurs les plus actifs, entre autres Simono Pejno d’Allemagne, Saliĥ Zakirov du Japon et Bruce Crisp du Canada, nous avons décidé de prendre le risque. La première émission d’un document sonore a été diffusée le 15 février 2011.
EA : Combien de personnes écoutent la radio ? D’où écoutent-ils ? Quelles émissions font le plus d’audience ?
BP : Il n’est jamais possible de savoir précisément combien de personnes écoutent les émissions. Beaucoup écoutent régulièrement, d’autres sporadiquement. Il en a toujours été ainsi. Seul un très faible pourcentage d’auditeurs partagent avec nous leurs réactions. D’ailleurs, leur nombre varie d’une émission à l’autre. Au cours de novembre 2016, on en a compté plus de 550, au cours de décembre plus de 600.
Au début, le cœur de notre auditorat était composé d’auditeurs de la Radio publique polonaise. Avec le temps s’en sont ajoutés de nouveaux.
Les informations sur les auditeurs, nous les recevons par les courriers traditionnels et électroniques, par les rencontres directes avec le public, par les réactions sur les réseaux sociaux. Nous écoutent des personnes du monde entier, depuis de très anciens auditeurs qui se souviennent bien des émissions sur les ondes courtes, jusqu’à de tout nouveaux amateurs d’émissions en espéranto. Parmi eux, on trouve des représentants de toutes les tranches d’âge, y compris des jeunes et des enfants. Chacun a ses propres thèmes préférés. Parmi ceux-ci se trouvent les rubriques régulières sur la Pologne et les Polonais remarquables, les informations scientifiques, les entretiens au micro, les documents sonores. Sans oublier ceux qui préfèrent les programmes littéraires, comme la lecture d’extraits de la littérature, et les informations culturelles. Beaucoup d’auditeurs attendent de nous des informations politiques, non seulement de Pologne, mais aussi du monde entier. Nos reportages sur les Congrès mondiaux d’espéranto jouissent d’une grande popularité, ainsi que les documents sonores que nous y recueillons, afin de les faire entendre par la suite.
EA : Comment faites-vous votre réclame auprès de nouveaux auditeurs ? Comment communiquez-vous au sujet de vos programmes ?
BP : Régulièrement, nous annonçons le contenu de chaque émission au moyen de notre portail www.pola-retradio.org et également par les pages Facebook, entre autres Amikoj de la Pola RetRadio en Esperanto et Pola RetRadio en Esperanto. Dernièrement aussi auprès des groupes du site telegramo.org.
La réclame a lieu principalement par les annonces continues auprès de nos auditeurs. De plus, notre radio participe régulièrement au forum de présentation des acteurs du mouvement espérantophone, la Movada Foiro, qui se déroule lors de chaque Congrès mondial. Au cours de ces congrès, nous organisons d’ailleurs des rencontres avec les amis de la radio espérantophone.
EA : Y a-t-il un risque que votre radio disparaisse ? Pour quelles raisons ?
BP : Rien n’est éternel et le risque que les programmes de la Pola RetRadio disparaissent n’est pas irréel. Ceci tient sans doute à des considérations financières, car les subventions et dons ne couvrent pas les coûts réels de l’élaboration des émissions par des professionnels. C’est pour cette raison que le travail est en grande partie fait par des bénévoles. Les subventions couvrent partiellement et en premier lieu l’infrastructure technique, les frais d’organisation et les programmes.
EA : Pourriez-vous détailler un peu vos plus récents projets à nos lecteurs ?
BP : Outre la plateforme en ligne www.pola-retradio.org, au moyen de laquelle on peut écouter les émissions, les télécharger et s’y abonner, depuis quelque temps nos émissions peuvent s’écouter également sur YouTube : https://www.youtube.com/results?q=pola+retradio&sp=CAI%253D.
L’autre projet remarquable, bien que plus tellement nouveau, consiste à mettre à disposition des auditeurs, en plus des émissions complètes, certains extraits des programmes, que l’on peut écouter et lire en parallèle, tels que des actualités ou des informations culturelles et scientifiques, avec l’indication de la durée et du rédacteur qui lit. Elles sont particulièrement importantes pour les débutants et les personnes en cours d’apprentissage de la langue afin qu’ils comprennent l’oral, qu’ils acquièrent la capacité de parler couramment l’espéranto. D’après nos informations, on les utilise pour préparer les élèves aux examens de compréhension orale de la langue. À la fin de l’année 2016, nous mettons à disposition du public 1045 de ces extraits que l’on peut lire et écouter en même temps, sur les sujets les plus divers, avec des durées les plus variées.
Il faut ajouter qu’en dehors des émissions on peut écouter aussi des entretiens avec nos invités au micro et d’autres documents sonores.
EA : Est-ce que, d’après vous, la Pola RetRadio est une bonne réclame pour l’espéranto ? Ou bien est-ce réservé à un public espérantophone ?
BP : Bien que les émissions en espéranto de la Pola RetRadio s’adressent au public espérantophone, c’est aussi une bonne réclame pour l’espéranto. C’est une langue qui fonctionne normalement, qui permet de s’informer quotidiennement sur des évènements qui concernent non seulement le mouvement espérantiste, mais aussi le monde entier, y compris la Pologne, lieu de naissance de Louis Lazare Zamenhof. Au cours de notre histoire, nous avons reçu plusieurs fois la confirmation que des non-espérantistes essayaient d’écouter des émissions du fait de l’intérêt porté sur les thématiques.
EA : Merci Barbara !
Voir aussi le site officiel :
www.pola-retradio.org
et la chaine YouTube :
https://www.youtube.com/results?q=pola+retradio&sp=CAI%253D
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