Entretien avec l’auteur du cahier d’exercices Assimil Espéranto
À l’occasion de la sortie en librairie du Cahier d’exercices Espéranto édité par Assimil, nous avons le plaisir de recevoir Sébastien Erhard pour un petit jeu de questions-réponses.
Espéranto-Aktiv : Bonjour Sébastien, peux-tu te présenter en quelques mots ?
Sébastien Erhard : Je m’appelle Sébastien, mais beaucoup me connaissent en tant que Henrri. J’ai 41 ans et je vis en Normandie près de Rouen. J’avais découvert l’espéranto quand j’étais au lycée et je l’avais appris à l’époque pour m’en servir de langue secrète avec des amis, mais ensuite, c’est l’espéranto qui m’a donné le goût des langues. Au début des années 2000, j’ai travaillé professionnellement pendant 5 années pour l’association Espéranto 22 en Bretagne. Et c’est d’ailleurs à cette époque que j’avais été très actif pour l’espéranto : organisation d’un festival d’Arts & Langues, réalisation d’un feuilleton radiophonique bilingue français-espéranto, tournée du spectacle en espéranto adapté des Exercices de Style de Raymond Queneau, rédaction d’une revue en ligne d’humour
et de BD en espéranto... mais aussi création de la mini-méthode L’espéranto, c’est dans la poche. À présent, je suis professeur de
français et de latin en collège. Mais à côté, je travaille comme comédien pour différentes troupes et je crée des jeux de société.
EA : Tu as écrit le Cahiers d’exercices Espéranto, qui vient d’être publié par les éditions Assimil. Peux-tu nous raconter comment ce projet s’est concrétisé ?
SE : Les éditions Assimil, c’est une longue histoire de cœur, liée d’une certaine manière à l’espéranto. En effet, j’ai appris l’espéranto en 1998 grâce à la méthode Assimil L’espéranto sans peine, et c’est également comme cela que j’ai découvert la méthode Assimil. À partir de là, je me suis mis à m’intéresser à plusieurs autres langues que j’ai le plus souvent apprises à l’aide des méthodes Assimil, qui m’avaient convaincu par leur efficacité. Je suis donc resté fidèle à cette méthode comme utilisateur régulier, tout en caressant l’envie de contribuer un jour au catalogue de ces éditions. Et l’occasion s’est présentée il y a une dizaine d’années quand je me suis mis à créer des jeux de société autour du thème des langues : je leur avais alors présenté quelques prototypes et Assimil cherchait justement à diversifier leur catalogue par le biais de jeux. C’est donc ainsi que 4 de mes jeux ont vu le jour aux éditions Assimil, dont entre autres un jeu de 7 familles FamiliLinguo où l’espéranto figurait parmi les langues présentes dans le jeu. Comme j’ai pris l’habitude de travailler avec cette maison d’édition et qu’ils connaissaient mes compétences en espéranto, c’est tout naturellement qu’ils m’ont proposé il y a un an de m’atteler à la rédaction d’un « cahier d’exercices » d’espéranto pour débutants. Et ce projet m’a tout de suite enthousiasmé, car cela faisait quelques années que l’espéranto était sorti du catalogue d’Assimil (il y avait eu par le passé un Espéranto de poche et aussi la méthode Sans peine grâce à laquelle je maîtrise l’espéranto), et c’était l’occasion de faire revenir l’espéranto sur le devant de la scène par une nouvelle méthode d’une collection plus colorée et ludique !
EA : Quelles sont les difficultés dans l’écriture d’un tel manuel d’apprentissage de l’espéranto ?
SE : La rédaction d’un tel ouvrage fut certes un travail éprouvant, car les délais étaient assez serrés, mais en même temps très motivant. La collection des « Cahiers d’exercices » a certes un cahier des charges assez précis avec un nombre de pages et de chapitres défini, mais j’ai finalement eu pas mal de liberté pour proposer des exercices ou des approches innovantes tout en respectant le cadre imposé. En effet, c’est souvent de la contrainte que naît l’inspiration... Par ailleurs, contrairement à ce que leur nom peut parfois laisser croire, les « Cahiers d’exercices » d’Assimil ne sont pas juste des séries d’exercices pour des personnes qui auraient déjà appris une langue et qui voudraient juste s’exercer, mais ce sont de véritables méthodes pour débutants, avec une progression grammaticale réfléchie, alternant encadrés explicatifs de leçons et exercices ludiques.
EA : Quelles sont les parties dont tu es le plus fier ?
SE : Étant auteur de jeux, j’ai vraiment essayé de proposer des exercices qui soient le plus ludiques possible, tout en étant pédagogiques et instructifs. Et je ne suis pas mécontent d’être parvenu à inventer certains exercices assez originaux comme un Sudoku avec les corrélatifs, un parcours de mots mêlés avec les adverbes de lieu ou encore des labyrinthes où il faudra construire de petites phrases en espéranto pour s’en sortir... J’ai même pu mettre en annexe un vrai de jeu de cartes à découper pour réviser la grammaire comme un mémory ! D’ailleurs, quand j’ai commencé à me lancer dans la rédaction de cet ouvrage, j’avais fait quelques recherches pour voir ce qui existait déjà de similaire en espéranto, et je m’étais rendu compte avec surprise qu’il n’existait que très peu de véritables cahiers d’exercices en espéranto (on peut certes penser au célèbre Ekzercaro du Fundamento de Zamenhof, mais il s’agissait juste de phrases à traduire de l’espéranto vers sa langue maternelle).
Ce cahier d’exercices en espéranto va donc combler un manque parmi les méthodes d’apprentissage disponibles, et en plus il s’agira d’un ouvrage disponible en librairie, accessible ainsi à tous les publics ! Enfin, je voudrais profiter de cette occasion pour remercier deux personnes qui m’ont bien aidé au cours de la rédaction de ce cahier : d’une part Axel pour ses nombreux conseils, et d’autre part Emmanuelle pour sa relecture assidue et ses corrections.
EA : Quels sont tes prochains projets ?
SE : Je suis souvent animé par de nombreux projets, parfois théâtraux ou le plus fréquemment dans le domaine ludique ces derniers temps. Et justement, dans le domaine des jeux, mais aussi en rapport avec l’espéranto, j’ai un projet qui me taraude l’esprit depuis déjà très très longtemps. En effet, depuis une quinzaine ou vingtaine d’années, je rêve de créer un jeu de société qui permette de s’initier à l’espéranto uniquement en jouant : c’est-à-dire un véritable jeu où l’aspect ludique du plaisir de jouer prévaudrait sur le côté pédagogique qui serait plus inconscient. Or, j’avais justement profité du confinement de 2020 pour développer cette idée et créer un prototype qui fonctionne à peu près. Le projet s’intitule provisoirement « VERDA » et on joue des explorateurs qui découvrent un édifice d’une civilisation inconnue avec des inscriptions dans une mystérieuse « langue verte »... Comme les contacts ont été limités ces derniers temps à cause de la situation sanitaire, je n’ai pas eu beaucoup d’occasions pour faire jouer à ce prototype, mais s’il y a des personnes intéressées par ce projet, il ne faut pas hésiter à me contacter !
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