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UEA Facila avec Anna Löwenstein

« Espéranto-aktiv’ » : Bonjour Anna Löwenstein, pouvez-vous vous présenter ?

JPEG - 51.8 koAnna Löwenstein : J’ai commencé à apprendre l’espéranto il y a près de 60 ans – cela peut paraît incroyable, à moi aussi ! Je connaissais cette langue parce que mon grand-oncle s’y intéressait. Il vivait à Nuremberg avant la Seconde Guerre mondiale, mais malheureusement je ne l’ai jamais rencontré car il a été tué par les nazis. Mon père m’a parlé de lui et m’a parlé de son intérêt pour l’espéranto.

J’ai décidé d’apprendre l’espéranto moi-même, alors que j’avais déjà commencé à apprendre le français et le latin à l’école. J’aimais apprendre les langues, mais je me suis rendu compte que trop de temps était consacré à l’étude des irrégularités et autres exceptions. Je voulais apprendre une langue sans avoir à me soucier de ces détails. Et bien sûr, grâce à mon grand-oncle, je savais qu’une telle langue existait : l’espéranto. C’est pourquoi j’ai emprunté un manuel à la bibliothèque et j’ai commencé à l’étudier.

EA : Vous êtes responsable du site https://uea.facila.org/, pouvez-vous présenter ce site ?

AL : Le site uea.facila a commencé à fonctionner dans les dernières semaines de 2018. Son objectif est de présenter le mouvement espérantiste et les activités de l’UEA aux nouveaux espérantophones. On pourrait dire que c’est une version en langage simple du magazine Esperanto. Pour que le contenu soit intéressant et varié, il contient également des articles plus généraux, non seulement sur l’espéranto et le mouvement, mais sur toutes sortes de sujets.

Les articles étant destinés aux nouveaux espérantophones, ils sont rédigés dans un langage simple, basé sur une liste de vocabulaire limitée. Si un article contient un mot qui ne figure pas dans la liste, nous ajoutons sa définition. Les définitions sont également écrites dans un langage simple, utilisant uniquement des mots de notre lexique – cela ne sert à rien si les définitions sont plus difficiles que les mots qu’elles sont censées expliquer !

Je pense que lire beaucoup est une partie importante de l’apprentissage des langues. C’est pourquoi mon objectif est que des espérantophones débutants puissent lire les articles facilement, rapidement et avec plaisir.

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EA : Qui sont les personnes qui visitent ce site ?

AL : Je suis toujours très heureuse quand je vois de nouveaux espérantophones se recommander le site. Ils constituent le public cible. Mais je sais que les enseignants y trouvent également une ressource utile, car le site contient des centaines d’articles rédigés dans un langage simple. De plus, à la majorité des articles, nous ajoutons la lecture à voix haute avec une prononciation modèle lorsque cela est possible.

Je n’ai aucune idée du nombre de personnes qui utilisent le site. Mais je sais que notre groupe Facebook compte plus de 1 200 membres.

EA : Qui sont les personnes qui écrivent des articles ?

AL : J’invite moi-même souvent les gens à écrire des articles sur des questions liées à l’espéranto, par exemple des rapports sur des congrès organisés ou prévus, des présentations d’associations spécialisées, des aspects intéressants de l’histoire de l’espéranto, etc. Parfois, je simplifie moi-même un article paru dans un magazine d’espéranto ou dans une autre source.

À ma demande, Ulrich Lins a écrit plusieurs articles sur l’histoire du mouvement espérantiste et sur des espérantistes célèbres, par exemple sur Verda Majo, Lapenna et Ernest Drezen. Gian Carlo Fighiera a écrit des articles sur Ada Sikorska et Teo Jung. Divers autres espérantophones connus ont écrit sur divers aspects de l’histoire du mouvement. Je modifie souvent moi-même la langue du texte reçu pour la rendre plus simple, mais je demande toujours l’approbation de l’auteur après édition.

En dehors de cela, je prends parfois des poèmes ou des nouvelles écrites par exemple par Marjorie Boulton, Liven Dek, Julia Sigmond, Julian Modest ou Zamenhof lui-même. Bien sûr, je ne suis pas autorisée à modifier le contenu, mais je choisis des œuvres assez simples et j’ajoute des définitions aux mots qui n’apparaissent pas dans la liste de uea.facila.

EA : Combien de collaborateurs le site compte-t-il ?

AL : uea.facila ne pourrait pas fonctionner sans ses collaborateurs. Le site internet a été créé par Tim Owen, et il l’a fait si bien que je n’ai eu à lui demander de résoudre des problèmes qu’en de rares occasions après la première année de fonctionnement. Derek Roff est chargé d’ajouter la lecture des articles à voix haute et a, pour ce faire, monté une équipe de collaborateurs. Judit Felszeghy est responsable de la section « films » et publie chaque semaine une vidéo adaptée aux étudiants. Jean-Claude Roy effectue la vérification linguistique des articles avant publication. Mauricio Giacometto rédige des critiques et des recommandations de livres adaptés aux étudiants, tandis que Myrtis Smith contribue en tant que rédactrice d’articles généraux. Elle nous aide maintenant souvent en créant également des illustrations. Je dois également mentionner la contribution du ESF*, qui subventionne régulièrement le site.

EA : Quelles évolutions souhaiteriez-vous voir dans les années à venir ? Comment souhaiteriez-vous que le site évolue ?

AL : Le site fonctionne plutôt bien à mon avis, je n’envisage donc pas de changements particuliers à court terme. Mon objectif principal est de publier régulièrement au moins 4 à 6 articles par mois.

Notre liste de définitions en langage simple s’est tellement allongée que nous disposons désormais d’un dictionnaire complet d’environ 2000 mots expliqués dans une langue simple, souvent avec une illustration lorsque cela est possible. Cela pourrait être une ressource très intéressante pour les enseignants. C’est pourquoi, il y a quelques mois, j’ai demandé une subvention à l’ESF pour créer un dictionnaire de langue simple (maintenant je préfère l’appeler « Difinaro ») avec l’aide du programmeur Drew Morgan. Le site internet est déjà opérationnel sur https://facilavortaro.org/ mais je suis toujours en train d’ajouter des illustrations aux définitions. Je n’ai pas encore terminé cette tâche, mais j’espère la terminer bientôt. Entre-temps, l’ensemble de définitions continue de croître, car pour chaque nouvel article dans uea.facila, il est nécessaire d’ajouter au moins une nouvelle définition.

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