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Mais pourquoi aller au congrès mondial...

Mais pourquoi aller au congrès mondial d’espéranto au pays d’un matin pas si calme en ce moment ?

Séoul, fin juillet 2017.

Accueil au congrès. Nous venons chercher nos documents. Dalia nous accueille. Non ce n’est pas une Coréenne qui a adopté un joli nom de fleur, elle vient de Lituanie et donne un coup de main aux organisateurs. « On est arrivés trop tôt, on nous a réquisitionnés », dit-elle en plaisantant.
Comme de coutume un sac en toile avec le symbole du congrès, et cette fois celui de l’université qui nous accueille. Beaucoup de documents touristiques (oh, nous n’aurons pas le temps de tout visiter !). Un plus : une carte de transport créditée de 5000 wons, ce qui n’est pas une somme astronomique, à peu près 5 euros, mais c’est rechargeable et on peut l’utiliser pour le bus, le métro, et même le taxi (d’un coût modique).
Nous voyons quelques connaissances, pas le temps de saluer tout le monde. Vite, nous mangeons dans un café dans l’enceinte du centre universitaire où a lieu le congrès.

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Samedi soir, c’est la traditionnelle foire aux associations, où se côtoient associations nationales et associations thématiques : athées, catholiques, bouddhistes, scientifiques, radios en espéranto, éditeurs, centres culturels... Je suis à la table où se présentent Espéranto-France et les centres culturels Kvinpetalo et Grésillon. Une très bonne atmosphère, mais la soirée tourne court : nous sommes à l’extérieur, et il y a peu d’éclairage. De plus quelques gouttes viennent nous rafraichir, et laver nos documents s’ils ne sont pas sous plastique…Donc nous partons plus tôt que prévu. Mais on a quand même pu faire le tour des stands, informer sur nos projets et retrouver divers amis.

Oups, on est en juillet et c’est le temps de la mousson ! Malheureusement pas de taxi le lendemain pour nous rendre à la salle où a lieu la séance inaugurale du congrès. Alors on y va à pied, et j’arrive toute mouillée, trempée comme une soupe ! Le parapluie ne suffit pas, les pieds sont dans l’eau, et mes chaussures roses ont déteint (et ça ne part pas à la première douche, ni même à la deuxième !). Les Coréens, bien organisés et habitués à la situation, ont prévu un sac plastique pour mettre nos parapluies (mais il n’est pas très solide et ça fuit…). Mais il faut bien vivre la situation locale. Et les jeunes Coréens qui nous accueillent, bien que n’ayant commencé à apprendre l’espéranto que depuis quelques mois, le parlent déjà très bien ! J’avais sûrement l’air fatiguée ; une jeune Coréenne m’a tout de suite proposé de prendre l’ascenseur et m’y a conduit, en m’indiquant à quel étage je devais aller. Et j’ai même trouvé une place dans les premiers rangs, afin de profiter pleinement de la cérémonie.

Discours officiels incontournables, intermède musical, et vient le temps des salutations des représentants de tous les pays présents. Un défilé impressionnant, une soixantaine de pays sont présents, dont quelques pays asiatiques sans doute pour la première fois.

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Cette diversité, nous la retrouvons lors de la soirée internationale du vendredi, où l’on voit mieux que lors de l’inauguration la variété et le talent des espérantophones, tout particulièrement de l’Asie. Les Philippines, le Timor oriental, l’Indonésie ne sont pas souvent au programme de nos congrès ! Quand même quelques interventions non asiatiques : nous chantons en chœur et de tout cœur avec Famo.

Beaucoup de concerts par ailleurs pendant cette semaine, et pas seulement en soirée : Kajto (Frise / Pays-Bas), Asorti (Lituanie), Jomart et Natacha (Suède), et bien d’autres spectacles.

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La semaine du congrès est une semaine intense. Et le principal problème lors de ces congrès, c’est l’embarras du choix. Conférences sur des thèmes spécialisés, réunion annuelle d’associations thématiques, discussions sur le thème du congrès. Sans compter le programme « jeunes » ouvert à tous ceux qui se sentent jeunes d’esprit.
Lors des Ateliers du Lundi, trois séries de cinq sessions en parallèle, avec des thèmes tels que les relations avec l’ONU, l’aikido, des instruments de musique insolites, la présentation du costume traditionnel coréen Hanbok, communiquer clairement et efficacement en espéranto, la préparation aux examens, chanter avec Kajto, ou qu’est-ce que le bonheur ? Difficile de faire un choix, mais succès certain : les salles débordaient... Même succès tout au long de la semaine pour les ateliers sur la culture coréenne, très suivis.

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En marge du congrès, un débat dans les locaux du parlement coréen sur la réunification de la Corée. Thème crucial s’il en est, en ce moment. Des espérantistes de 18 pays ont participé au panel.

Comme il se doit, nous devons vous informer de l’actualité sportive. Match de foot entre l’équipe du congrès et l’équipe locale Dongdaemun-gu. Et pour la première fois l’équipe du congrès a gagné la coupe Zamenhof. Zamzam superstar !

Le Mondial d’espéranto est une grande fête ! Des débats, des spectacles, de la multiculture et surtout la possibilité de rencontrer les autres.

Bienvenue à Lisbonne (2018), Lahti (Finlande, 2019), Montréal (Québec, 2020) les prochaines capitales de la culture espérantophone !

Claude Nourmont