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Au service (civique) de l’espéranto

Esperanto-Aktiv n° 112 - mai 2020

PNG - 71.5 koCe mois-ci Margaux, en service civique pour l’association Espéranto-Développement 45 nous parle de son expérience et des missions qu’elle a menées au sein de l’association.

Espéranto-Aktiv’ : Bonjour, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Margaux : Bonjour. Je m’appelle Margaux, j’ai 22 ans. Originaire de la région parisienne, j’ai déménagé à Orléans il y a bientôt 3 ans. Je suis passionnée par le jeu de rôle grandeur nature, la musique et... l’espéranto !

Espéranto-Aktiv’ : Qu’est-ce qui t’a motivé à devenir volontaire pour le Service Civique ?

Margaux : À la fin de mes études, je n’ai pas réussi à trouver de travail dans ma branche. J’ai donc décidé de penser à des alternatives. Faire un travail purement alimentaire m’a semblé en inadéquation avec mes valeurs et mes envies. Je rêvais d’un emploi où je me sentirais utile, et où je pourrais avoir une liberté d’expression, une forme de créativité. Le Service Civique m’a offert tout ce que je souhaitais : un endroit où apprendre de nouvelles compétences, un espace de création et d’expression qui, je l’espère, me servira également plus tard dans mon avenir professionnel.

EA : Comment as-tu découvert l’espéranto et l’association Espéranto-Développement 45 ?

Margaux : Plus jeune, j’avais chanté dans une chorale et nous avions chanté une chanson en espéranto. Je pense que c’est là mon premier contact avec la langue internationale. En grandissant, je n’en ai plus entendu parler jusqu’à ce que je postule en tant que volontaire en Service Civique auprès d’Espéranto-Développement 45. C’est grâce à eux que j’ai appris à parler la langue et que j’ai découvert le monde de l’espéranto !

EA : Comment as-tu appris l’espéranto ? En combien de temps ?

Margaux : J’ai atteint mon niveau actuel (probablement entre B1 et B2) en 8 mois. Ma tutrice ainsi que le président de l’association m’ont donné des cours quotidiens pendant plusieurs mois. J’ai aussi participé aux cours collectifs organisés par l’association ainsi qu’aux stages, et cette pratique quotidienne de l’espéranto m’a permis de progresser rapidement. J’ai également commencé récemment le programme Ekparolu d’Edukado.net qui m’aide grandement à développer mon aisance à l’oral.

EA : Peux-tu nous décrire ce que tu fais au quotidien pour l’association ?

JPEG - 98.8 koMargaux : Au quotidien, j’aide l’association dans un projet d’exposition virtuelle sur Pierre Delaire, un espérantiste d’Orléans qui est assez célèbre pour sa traduction du Petit Prince. C’est-à-dire que je conçois les visuels des panneaux de l’exposition et rédige les textes explicatifs des documents. En parallèle, j’aide à la production d’une émission de radio, Saluton Esperanto, sur Radio Campus Orléans. Nous y faisons de tout petits cours d’espéranto pour débutants, en nous basant sur une chanson pour nos explications. Après, j’ai un petit projet personnel : je traduis des chansons de films d’animation (Disney et Tim Burton pour le moment) en espéranto. Et bien sûr, je les chante ! La plupart de nos productions sont trouvables sur notre chaîne YouTube Esperanto Developpement45, dont j’ai également la charge. Je poste les vidéos, crée des miniatures et diffuse notre contenu sur les réseaux sociaux !

EA : Quel est ton meilleur souvenir de cette année ?

Margaux : Il y a beaucoup de choses que j’ai beaucoup aimées. Par exemple, j’ai adoré donner des cours d’espéranto dans un collège pour quelques élèves ; c’était très amusant et enrichissant de tester mes connaissances et ma pédagogie face à de jeunes élèves ! Mais si je devais retenir une seule chose, je dirais ma première session Ekparolu. Bien que je n’en doutais pas, j’ai vu et expérimenté moi-même la puissance de cette langue : je parlais, avec suffisamment d’aisance pour être comprise, à une personne qui n’avait aucune langue nationale en commun avec moi. Je parvenais également à la comprendre, nous pouvions discuter ensemble de tout et de rien ! C’était très chouette.

EA : Quel est le plus gros obstacle que tu as dû surmonter durant l’année ?

Margaux : Sans surprise, ce fut l’apprentissage de la langue ! Bien que je dois relativiser : j’ai toujours beaucoup aimé apprendre des langues (l’anglais étant d’ailleurs une langue que j’enseigne à présent) et pouvoir me frotter à une nouvelle langue m’a plu. Bien sûr, j’ai dû assimiler les concepts des corrélatifs, des temps composés, de l’accusatif, mais j’en garde un très bon souvenir.

EA : Qu’est-ce que tu pourrais conseiller aux associations d’espéranto qui voudraient faire appel à un service civique ?

Margaux : À mes yeux, un volontaire en Service Civique se doit d’être quelqu’un de curieux, de motivé, qui a envie d’apprendre de nouvelles choses et qui n’a pas peur d’expérimenter. C’est pourquoi je conseille aux associations d’oser choisir des profils de personnes qui ne connaissent pas forcément l’espéranto, à l’origine. Après tout, cela permet de « créer » un espérantiste de plus. Le plus important, c’est d’aider le volontaire à trouver une place qui est la sienne, avec ses centres d’intérêt, ses capacités et les choses qu’il a envie d’apprendre. Une mission de Service Civique permet de prendre confiance en soi, d’acquérir de nouvelles compétences, de se tester sur plein de sujets ; et si on laisse au volontaire un espace pour qu’il puisse s’exprimer, avoir des responsabilités qui lui conviennent et qu’on lui permette d’être réellement force de proposition au sein de l’entreprise, alors une belle rencontre va se créer.

EA : Penses-tu continuer à utiliser l’espéranto après cette année ?

Margaux : Je pense et souhaite sincèrement continuer à pratiquer l’espéranto. Lorsque la situation actuelle le permettra, j’ai très envie de partir à l’étranger via le Pasporta Servo par exemple. J’aimerais aussi participer à un congrès international pour rencontrer des gens du monde entier et continuer à traduire des chansons. J’espère aussi pouvoir écrire des chansons originales en espéranto avec mon groupe de musique Dizainerband !