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« Le Monde de l’espéranto », la revue de l’association Espéranto-France

Espéranto-aktiv’ : Bonjour Claude, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Claude NourmontClaude Nourmont : Bonjour,
Je suis française, mariée avec un Anglais, Brian Moon, et nous vivons depuis longtemps au Luxembourg. Nous nous sommes connus dans un congrès mondial d’espéranto en 1971 à Édimbourg. Et à la maison, la langue principale est l’espéranto.

EA : Et quand as-tu appris l’espéranto ?

CN : En 1964, en grande partie en autodidacte, quand je suis arrivée à Aix-en-Provence.
En fait j’en avais entendu parler à plusieurs reprises auparavant, c’est une longue histoire !
Dans mon enfance j’habitais Sotteville-lès-Rouen, ville de cheminots, qui, avant la guerre, avait connu une grande activité espérantiste, si bien qu’il y avait une rue Zamenhof. Mon père avait l’habitude lors de nos promenades de m’expliquer qui était la personne à laquelle on avait donné le nom de la rue. Et donc il m’avait dit qui était Zamenhof. L’une des amies de mes parents était d’ailleurs espérantiste et m’avait donné la petite brochure rouge. Mais je ne m’y étais pas particulièrement intéressée, et je l’avais rangée…
Un nouveau déclic est venu lors de vacances dans une pension de famille en Auvergne. Le soir on discutait beaucoup, c’était très convivial. Un soir l’un des participants distribua un prospectus et devinette : en quelle langue est le résumé ? Réponses des enfants diverses et erronées… Vous avez deviné, c’était l’espéranto ! Et alors mon père a eu cette réponse sublime : c’est une langue que tout le monde peut comprendre ! Je ne sais plus si le prospectus était sur Thiers ou sur Thouars, mais je trouvais l’idée merveilleuse. Et ça m’est resté…
Il a fallu encore une conférence à l’école normale de Rouen par André Ribot, achat d’une méthode (mais sans cours sur place, on se trouve un peu démotivé). Heureusement qu’après, à Aix mon père a contacté l’un de nos voisins, parce qu’il cherchait à rencontrer des membres de l’union rationaliste et que M. Jullien était président du groupe d’espéranto, et enseignait la langue… Mais c’est pour participer à une rencontre de ski que je me suis lancée sur la piste de l’espéranto !
Je pensais bien dès ce moment m’engager pour diffuser l’espéranto, mais je n’imaginais pas que j’occuperais tant de postes… d’abord dans l’association des étudiants espérantophones, puis dans celle des jeunes. S’en suivront différents postes à Espéranto-France, puis à l’UEA, et bien sûr la rédaction du Monde de l’Espéranto.
À part cela je suis passionnée de généalogie, j’aimais bien le jardinage, mais maintenant je suis trop fatiguée pour en faire, et j’adore la lecture. Littérature en espéranto et en français.

EA : Peux-tu nous parler de la revue Le Monde de l’Espéranto ?
Bien sûr !

JPEG - 115.6 koCN : Changement de maquette au début des années 2000, nouveau graphisme, de nombreuses photos… Bruno Flochon en a fait un magazine attrayant, pouvant intéresser non seulement le public espérantophone, mais aussi un public extérieur.
On a plaisir à montrer le magazine et on a plaisir à travailler pour un tel magazine. C’est gratifiant !
Évidemment il ne suffit pas que l’enveloppe soit belle, aucun intérêt si le contenu est médiocre… J’espère que ce n’est pas le cas ! Mais ce n’est pas toujours facile de trouver des collaborateurs. Les personnes compétentes sont par définition trop occupées. Dans leur groupe local, pour la rédaction du bulletin de leur fédération, pour enseigner l’espéranto en présentiel ou en distanciel…

EA : Quels sont les thèmes abordés ?

Tout ce qui a trait à l’espéranto, la vie associative, les activités des groupes, mais aussi des thèmes plus généraux sur les problèmes linguistiques, l’enseignement des langues, les relations avec l’Unesco et autres instances extérieures, la diversité culturelle, les rencontres avec les autres cultures… La gamme est large ! L’idée est de donner une image dynamique du mouvement et de la langue.

EA : C’est une revue bilingue. Mais comment choisir dans quelle langue paraîtra l’article ?

Principe général :
Ce qui est susceptible d’intéresser un public extérieur, de préférence en français, ce qui se rapporte à des événements locaux, intéressants pour les espérantophones, mais pas d’une portée mondiale, en espéranto.
Par exemple : « le club de Trifouillis-les-canards-sauvages a organisé son pique-nique annuel avec 10 participants », « Le conseil d’administration d’Espéranto-France s’est réuni et a élu son nouveau bureau. »
En fait ce n’est pas tellement le côté local ni le nombre de participants qui fait que l’on choisit une langue ou l’autre.
D’évidence des nouvelles comme « Le club d’espéranto de Wuhan a repris ses activités », « Au Brésil, en cette période difficile, les rencontres virtuelles se multiplient » méritent d’être traduites en français.
Mais même un petit événement local comme « Ana a déclamé des poèmes de W. Auld » donne l’occasion de montrer l’importance de la littérature espérantophone et montre que l’on peut organiser des soirées « poésie » comme on le fait pour toute autre langue.
Un problème : il n’y a pas toujours de bénévoles pour traduire rapidement un texte en français – question de publier des textes récents parus sur le net ou dans des revues espérantophones.

Cas particulier : la rubrique voyages
Si le voyage montre combien la rencontre avec des espérantistes était enrichissante, de préférence en français. On montre le plus de l’espéranto dans la rencontre avec les autres cultures.
S’il s’agit d’un voyage où l’espéranto n’a joué aucun rôle direct, alors en espéranto. Le lecteur s’enrichit de découvrir un nouveau pays par le biais de l’espéranto.
Normalement il n’y a pas d’article bilingue, au sens où le même article paraît dans les deux langues. Sauf pour l’édito et la page bilingue, où l’on met parallèlement un texte extrait d’une œuvre en espéranto (le plus souvent littéraire) et sa traduction.

EA : Finalement, quel est le public visé ?

CN : Nous espérons toucher des personnes curieuses de s’informer, en diffusant par exemple le magazine dans les bibliothèques, maisons de la culture, établissements d’enseignement et autres lieux publics.

EA : Comment faire pour lire cette revue ?

Le Monde de l’espéranto est en ligne sur le site d’Espéranto-France (esperanto-france.org]). La diffusion est faite par l’intermédiaire des fédérations et des groupes locaux. Mais il est aussi possible d’en demander un exemplaire au siège.

EA : Comment finance-t-on l’édition de la revue ?

CN : Il s’agit d’un financement participatif. Lors de l’appel à cotisation, les membres sont invités à proposer une certaine somme pour contribuer à l’impression et à la diffusion de la revue.

EA : Quels sont les projets pour la revue ?

CN : Une profusion d’idées ! Sur les événements actuels dans le monde espérantophone sur tous les continents, sur le rôle de l’espéranto dans les forums sociaux, sur les relations avec les instances internationales, sur l’évolution de la culture espérantophone, sur les relations interculturelles… Et les rubriques habituelles. Le monde évolue vite, et on préfèrerait être au diapason plutôt que de simplement suivre.

EA : Et comment peut-on aider pour mettre en œuvre ces projets ?

CN : Il faudrait beaucoup plus de collaborateurs : pour traduire, rédiger, prendre en charge une rubrique, un dossier, envoyer des notices, des commentaires sur un livre ou une production musicale, écrire un rapport sur un événement important. Et aussi suggérer des thèmes ! Et susciter des contributions dans les différents domaines (non exhaustif !). En regardant le sommaire, on peut trouver différentes pistes, mais toutes propositions pour de nouveaux contenus et même pour des changements plus drastiques sont les bienvenues. Je suis sûre qu’il y a aussi une profusion de futurs contributeurs, pleins d’idées !
Merci d’avance !
Claude Nourmont

Le Monde de l’Espéranto est consultable et téléchargeable sur https://esperanto-france.org/le-monde-de-l-esperanto