français

L’espéranto rentre dans les écoles

L’enseignement expérimental de l’espéranto dans les écoles

Par courrier du 12 avril 2017 dernier, comme en ont fait écho nos diverses revues, la DGESCO (Direction Générale de l’Enseignement SCOlaire) nous faisait savoir « qu’un enseignement expérimental de l’espéranto à l’échelle locale était possible ». En outre il est écrit que « la diffusion d’une langue dans le système éducatif français ne peut être encouragée par le Ministère de l’Éducation nationale que sous réserve d’un vivier d’élèves intéressés et d’enseignants formés sur les plans universitaires et pédagogiques » !
À ce sujet, voir aussi notre l’information dans Esperanto Aktiv de novembre 2017

Par ailleurs, lors de notre rencontre avec ce ministère en septembre 2016, il nous fut notamment dit que « l’Éducation nationale répond essentiellement aux demandes des familles et des enseignants et c’est à vous de solliciter cette demande en mettant en place vous-mêmes les enseignements pilotes que vous souhaitez ». Autrement dit, à titre expérimental, il appartient à tout notre vivier d’enseignants professionnels d’obtenir le consentement de sa hiérarchie pour introduire l’enseignement de l’espéranto dans leur école et d’intéresser un maximum d’élèves, de familles et d’enseignants à l’enseignement de cette langue.

Premières expérimentations dans les établissements scolaires

C’est ainsi que, suite aux appels conjugués d’Espéranto-France et de notre commission, 13 enseignants actifs ou retraités ont réussi à introduire l’enseignement de l’espéranto dans leur établissement avec plus ou moins de facilités et de succès.
Pour ces pionniers, l’aventure en vue de permettre à l’espéranto la généralisation de son enseignement a commencé ! Bravo donc à Alexandre André (lycée à Chaumont), René Ballaguy (école à Foix), Dominique Baron (collège à Tours), Murielle Caré (collège à Guingamp), Emmanuel Desbrières (lycée à Salins-les-Bains), Claude Labetaa (lycée à Périgueux), Christine Laurent (école à Alès), Christian Mouré (collège à Lunel), Axel Rousseau (lycée à Orléans), Xavier Piers (collège à Orbey), Eric Streichenberger (collège à Gignac-la-Nerthe), Gilles Tabard (lycée à Brive) et Renée Triolle (lycée à La Ciotat).
En outre, l’espéranto est également enseigné par Jesper Jacobsen à des élèves de l’École Normale Supérieure (Paris) ainsi que par Elvezio Canonica à des élèves de l’université de Bordeaux Montaigne.

Ainsi, incités par des expositions ou par des réunions d’information soutenues par la direction de l’établissement, 286 élèves ont suivi les enseignements prodigués suivant la nouvelle Metodo 11 (manuel d’enseignement édité en ce début d’année), Mazi (méthode d’apprentissage vidéo édité par la BBC), Plickers (pédagogie innovante), iKurso ou Lernu (cours gratuits sur internet) entre autres. A noter la particulière implication de Christine Laurent qui, avec les 3 autres enseignantes de son école, a étudié l’espéranto pendant le 1er trimestre 2017-2018 et il est maintenant enseigné aux 94 élèves de son école !

Visite au musée de l'espéranto de Gray

Des élèves et des parents enthousiastes

Quant aux commentaires recueillis – « élèves enthousiastes », « très motivés », « excellente ambiance », « parfois arrivent avant l’heure », « souhaitent l’enseignement de l’espéranto dans le programme officiel », « veulent continuer », « les parents sont agréablement surpris » – ils sont globalement très positifs, même si nous n’en doutions pas, preuve est à nouveau faite que cet enseignement, conjugué avec de rapides mises en contact avec des élèves d’autres pays, est porteur.

Cependant, si ce bilan global de la première année d’expérimentation dépasse nos espérances initiales et est très encourageant, il est prudent de supposer qu’à terme (dans 4 ans) il pourrait s’avérer insuffisant aux yeux de la DGESCO du point de vue « quantitatif ». Il nous faut donc accroître le vivier d’élèves, donc celui des établissements et des enseignants si nous ne voulons pas que la porte entrouverte par l’Éducation nationale ne se referme… alors probablement pour longtemps.

Aussi, nous appelons chaque lecteur/lectrice du présent article à participer de son mieux à la réussite de cette expérimentation, soit en tant qu’enseignant(e), soit comme militant(e) en encourageant tout enseignant(e) à se joindre à l’aventure et en l’aidant éventuellement, comme ce fut le cas pour Ch. Laurent, dans l’apprentissage de l’espéranto.

Faites connaître les cours !

Important rappel : bien vouloir enregistrer tout cours donné dans la page Kursejo : https://edukado.net/kursejo?montrirezulton=1&dat[simpla]=1&dat[tipoj][]=1, la page dédiée de edukado.net
En effet, c’est au sein de notre mouvement le seul registre de tous les enseignements d’espéranto au monde. Plus il sera riche, plus nous serons crédibles et attractifs. Cela permettra en outre d’identifier les potentiels lieux à qui proposer des échanges internationaux.

Pour information : l’association nationale italienne d’espéranto vient d’entamer une démarche similaire à la nôtre auprès de leur ministère de l’Éducation nationale.

Guy Camy, pour la commission Espéranto-au-bac