Découverte : entretien avec Istvan Ertl
À l’occasion du congrès interassociatif de l’espéranto en France, qui s’est déroulé en juin 2025 à Nantes, nous avons rencontré Istvan Ertl, qui a présenté une conférence sur le thème Jules Verne et l’espéranto.
EA : Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

Istvan Ertl : Je suis né en 1965 à Budapest (Hongrie). Je suis naturalisé français et vis au Luxembourg. Enseignant, traducteur et interprète, j’ai travaillé de 2002 à 2003 comme chargé d’information pour le Réseau européen contre le racisme à Bruxelles et suis devenu en 2003 le premier traducteur de langue hongroise à la Cour des comptes européenne à Luxembourg.
EA : Pourquoi et comment êtes-vous devenu espérantiste ?
Istvan Ertl : Plutôt par hasard, comme beaucoup d’entre nous. Ou par prédestination, si on préfère penser en ces termes.
Mon père a acheté une grammaire d’espéranto, celle de Kalocsay, pour ma mère, en 1964, quand elle était enceinte de moi. Elle ne l’a pas touchée – elle avait d’autres chats à fouetter. Mais en 1977, je me suis tordu la cheville, j’ai dû garder le lit pendant deux semaines, et je l’ai feuilletée. Bientôt, je me suis acheté le manuel de Baghy et j’ai appris la langue tout seul à l’âge de 12 ans.
Bien sûr, il a fallu d’autres étapes pour devenir espérantiste, les principales étant mes voyages à l’étranger avec Pasporta Servo et le fait d’étudier l’espéranto et l’interlinguistique à l’Université ELTE de Budapest.
EA : Que faites-vous à l’UEA ?
Istvan Ertl : Aujourd’hui, pas grand-chose. Mais de 1992 á 2001 j’étais éditeur du mensuel Esperanto de UEA, donc un des rares « espérantistes professionnels ». C’était mon gagne-pain et en même temps la langue familiale que je parlais avec ma femme, Fabienne. Nos trois enfants se considérent « denaskaj » (de naissance).
EA : Parlez nous de votre rencontre avec Jules Verne.
Istvan Ertl : Ah, c’était une rencontre formidable ! Je l’ai découvert à l’âge de 9-10 ans, et j’ai lu successivement, bien sûr en hongrois, les 20 ou 30 volumes que possédait la bibliothèque de notre école. Par la suite, j’ai acheté, avec l’argent que je gagnais en été avec la cueillette des framboises, les autres titres qui me manquaient. Mais je savais que certains romans n’étaient jamais traduits en hongrois, ou alors pas réédités après 1945. J’ai pensé que je pourrais écrire des « romans Verne » moi-même ! Quand j’ai compris que c’était impossible, je me suis résigné à apprendre le français et à les traduire.
EA : Avez-vous d’autres hobbies en dehors de Jules Verne et l’espéranto ?

Istvan Ertl : La traduction littéraire. Malheureusement, aujourd’hui il faut la considérer comme un passe-temps agréable, parce qu’il est très rare qu’on puisse en vivre. J’ai la chance de pouvoir être traducteur pour l’Union européenne le jour et traducteur littéraire la nuit… ou le week-end… surtout vers le hongrois et l’espéranto, mais il m’est arrivé aussi, avec de l’aide bien sûr, de traduire un auteur hongrois en français, Jules Verne en néerlandais, et un conte pour enfants de l’espéranto vers l’estonien.
Conférence Jules Verne et l’espéranto pendant le congrès d’Espéranto-France à Nantes.
D’abord, avec cet illustre Nantais qu’est Jules Verne, le célèbre auteur des Voyages Extraordinaires et sympathisant actif de l’espéranto.
Istvan Ertl nous parle de la relation de Jules Verne à la langue internationale, du rôle de l’espéranto dans son dernier manuscrit, Voyage d’études, et des raisons pour lesquelles ce livre n’a jamais été terminé par son auteur.
Istvan Ertl se dit fasciné par Jules Verne depuis l’âge de 9 ans. « J’ai presque tout lu de lui. Grâce à Jules Verne, je suis devenu traducteur : d’abord je voulais écrire comme lui ; quand j’ai compris que ce n’était pas possible, j’ai vu que la seule option qui me restait était celle de le traduire. J’ai traduit trois de ses œuvres en hongrois, une en espéranto et une en néerlandais. »
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